Amborgio Beccaria en route pour The Ocean Race Europe à bord de ALLAGRANDE MAPEI, nouveau mât et réparations effectuées

Avec un palmarès déjà impressionnant – vainqueur de la Mini Transat, de la Transat Jacques Vabre et de The Transat CIC – Ambrogio Beccaria aborde son arrivée en IMOCA à la barre d'ALLAGRANDE MAPEI avec passion, humilité et détermination. L’équipage engagé sur The Ocean Race Europe (départ donné le 10 août) incarne l’esprit du projet : déterminé, international et engagé. Ensemble, ils relèveront non seulement des défis sportifs, mais participeront aussi à une étude scientifique sur les microplastiques, en lien avec le Politecnico de Milan.


Crédit : V Lauféron

C’est depuis Lorient, fief de la course au large, qu’Ambrogio Beccaria, accompagné de son partenaire Mapei (un des leaders mondiaux dans le domaine des solutions de mise en œuvre et de décoration pour le bâtiment, les travaux publics et l’industrie) et de son équipe technique ont donné le coup d’envoi de la saison 2025, en dévoilant la nouvelle identité visuelle de l’IMOCA ALLAGRANDE MAPEI.

« Voir aujourd’hui “ALLAGRANDE MAPEI” arborer nos couleurs est une grande émotion – déclare Simona Giorgetta, membre du Conseil d’administration de Mapei. – C’est un nouveau chapitre dans une histoire commencée il y a des années, lorsque nous avons rencontré Ambrogio et son rêve de course au large. Depuis, nous avons toujours cru en son talent exceptionnel et sa détermination. Ensemble, nous avons construit un partenariat solide, fondé sur la confiance et des valeurs partagées. »

Réparations effectuées

Dans un temps restreint, compliqué par l’accident de VULNERABLE survenu en juin dernier pendant la Course des Caps Boulogne sur mer - Banque Populaire- rupture du pied de mât – l’équipe du TR Racing, qui accompagne Ambrogio et sa team dans la prise en main du voilier, a dû procéder à une réparation express et mettre le bateau aux nouvelles couleurs. « La casse du pied de mât est une casse inédite en IMOCA », explique Ambrogio, « heureusement nous avons pu le sauver mais nous avons aussi évité d’endommager les voiles et les foils. L’équipe de TR Racing a ensuite ramené le bateau à Lorient, mis à notre disposition un nouveau mât, puis effectué les différentes réparations notamment autour de la zone du pied de mat avant de mettre le bateau aux nouvelles couleurs. »

Le bateau a ensuite été relooké dans une décoration. Si la mise en peinture a été express, le choix du bateau, lui, a été mûrement réfléchi et “ALLAGRANDE MAPEI” est désormais un outil à la hauteur des ambitions sportives d’Ambrogio et de son équipe.

Ambrogio Beccaria : « L’architecte Antoine Koch a opté pour une proue fine qui permet un meilleur contact avec la surface de l’eau pendant les phases de skimming (ces phases de navigation rapide où le bateau n’est ni totalement dans l’eau, ni totalement en vol). Cela donne une coque moins puissante que les autres bateaux de nouvelle génération, mais avec un comportement plus marin ».

« “ALLAGRANDE MAPEI” est déjà un très bon bateau, avec des performances extraordinaires au portant – poursuit Ambrogio – Nous avons trois ans devant nous pour travailler, trouver des axes d’amélioration, les tester, les valider… Pas de précipitation, on avance étape par étape. La saison 2025 est l’occasion idéale pour apprivoiser ce nouveau support, comprendre ce que nous pouvons améliorer et comment. Tout sera fait méthodiquement, sans précipitation. Avec mon passé d’ingénieur naval et l’expérience acquise en Mini 6.50, où j’ai beaucoup expérimenté, puis avec mon projet Class40 sur mesure, j’ai naturellement envie d’y apporter ma touche. Mais je sais aussi qu’il faut y aller pas à pas. »

Pour les saisons 2025 et 2026, le programme a légèrement évolué : « Le bateau revient juste de la Course des Caps et repart déjà dans les prochains jours vers Kiel. Ce sera un beau parcours en équipage, avec des étapes entre l’Allemagne et le Monténégro : Portsmouth, Matosinhos/Porto, Carthagène, Nice, Gênes… Un vrai tour d’Europe », explique le skipper.

Ensuite, la team Allagrande Mapei Racing aura trois semaines et demie pour ramener le bateau en Manche, avec une escale technique à Lorient pour faire les derniers réglages avant la Transat Café l’Or. Puis en 2026, le programme continue avec la Vendée Arctique, le Défi Azimut, et bien sûr la Route du Rhum. Deux premières années construites progressivement : d’abord en équipage, ensuite en double, puis en solo. L’idée, c’est de prendre le temps de connaître le bateau, d’apprendre, de tester. L’objectif final, c’est le Vendée Globe 2028. Mais d’ici là, l’équipe a de quoi peaufiner le projet, affiner la machine, et construire une base solide.

Continuité et renforts pour The Ocean Race Europe

Pour sa première course en tant que skipper d’ALLAGRANDE MAPEI, Ambrogio Beccaria s’entoure d’un équipage solide et déjà bien rodé. Il fera équipe avec Thomas Ruyant, Morgan Lagravière, Manon Peyre et Pierre Bouras en tant que on board reporter sur The Ocean Race Europe, soit le même équipage qu’à bord de VULNERABLE lors de la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord.

Ambrogio Beccaria : « The Ocean Race Europe est une épreuve exigeante, longue d’un mois et demi, avec des étapes intenses et une belle adversité. On aura donc le renfort de deux talents supplémentaires : Abby Ehler sur la troisième étape et Hugo Feydit sur la cinquième, pour apporter un souffle neuf et maintenir un haut niveau d’énergie. »

Cette approche alliant stabilité et ouverture incarne parfaitement l’esprit du projet : sérieux, collectif et tourné vers la performance.

La navigatrice britannique Abby Ehler, spécialiste de The Ocean Race et technicienne reconnue sera un précieux atout. Avec quatre tours du monde à son actif et un engagement affirmé en faveur de la mixité et de l’accès des femmes dans la course au large, elle allie performance, leadership et engagement. Quant à Hugo Feydit, technicien de l’équipe, ce spécialiste de l’électronique embarqué est également un navigateur aguerri aussi à l’aise en course au large, qu’en régate côtière ou en match racing.

Science à bord

En tant qu’équipe engagée dans la course au large, Allagrande Mapei Racing a développé une conscience aiguë des fragilités de l’environnement marin. Vivre et naviguer sur l’océan au quotidien en fait naturellement un témoin privilégié de ces enjeux. C’est autour de trois axes – Science, Impact et Sensibilisation – que repose la stratégie environnementale de l’équipe.

À l’occasion de The Ocean Race Europe 2025, Ambrogio Beccaria et son équipage initient un premier projet scientifique dédié à l’étude des microplastiques, en partenariat avec le Politecnico de Milan, chargé de l’analyse et de l’interprétation des données et The Ocean Race qui fournira le matériel d'échantillonnage. Tout au long du parcours, l’eau de mer sera filtrée à bord pour mieux comprendre cette pollution invisible mais omniprésente. Le programme s’articule en trois temps : l’installation de l’équipement scientifique sur le bateau, la collecte de données pendant la course (du 10 août au 15 septembre 2025), puis leur analyse à l’automne.

“ALLAGRANDE MAPEI” sera le seul bateau de la flotte à embarquer un Microplastic Sampler Ocean Race, un appareil capable de prélever les plus fines particules de plastique présentes dans l’eau (de 0,03 mm à 5 mm). Grâce à des filtres spécifiques, ces microplastiques sont capturés, stockés dans des contenants stériles, puis envoyés en laboratoire pour étude.

« Notre projet sportif est ambitieux, mais nous avons aussi le devoir de le conduire avec respect et conscience », explique Bianca Bertolini, cheffe de projet et responsable développement durable. « Les analyses permettront de quantifier les particules récoltées, d’identifier leur composition chimique, et ainsi de remonter aux matériaux d’origine : fibres textiles, équipements de pêche, etc. La science nous aide non seulement à mieux comprendre l’état des océans, mais aussi à orienter des actions concrètes pour les protéger. À terme, l’objectif est de cartographier la présence de microplastiques autour de l’Europe, en croisant les données environnementales avec nos modes de vie pour agir à la source. »

Stefan Raimund, responsable du programme scientifique de The Ocean Race, ajoute : « L’océan nous livre un récit, et grâce à ce projet, nous contribuons à en décrypter le sens. En naviguant de la Mer Baltique à la Méditerranée, The Ocean Race se trouve dans une position unique pour récolter des données précieuses sur la pollution plastique côtière. Ce programme ne se contente pas de révéler l’état de santé des mers européennes : il connecte les régions, les partenaires et les citoyens autour d’une mission commune – mieux comprendre et mieux protéger notre océan. »

Source : L Lunven